Selon la dernière étude de l’Office fédéral de la Statistique sur la pauvreté en Suisse, environ 590’000 personnes seraient en situation de pauvreté dans notre pays, ce qui correspond à 7,7% de la population (chiffres 2012). Parmi ces personnes, on compte environ 130’000 working poor, soit des personnes qui, bien qu’ayant une activité professionnelle, sont considérées comme pauvres. L’étude estime par ailleurs que 1,9 millions de personnes en Suisse seraient menacées de pauvreté.
1 personne sur 13 touchée par la pauvreté en Suisse!
Le seuil de pauvreté selon la composition du ménage
• Personne vivant seule : 2 200 francs suisses par mois
• Personne seule avec 2 enfants de moins de 14 ans : 3 500 francs suisses par mois
• Couple sans enfant : 3 000 francs suisses par mois
• Couple avec 2 enfants de moins de 14 ans : 4 050 francs suisses par mois
Le niveau de formation a une influence sur le taux de pauvreté. Les personnes qui n’ont pas de formation post-obligatoire (maturité) ont une proportion de pauvreté 2 fois supérieure à la moyenne. A l’inverse, les personnes au bénéfice d’une formation supérieure (diplôme du degré tertiaire comme une haute école universitaire ou une haute école spécialisée) ont un risque moins grand, mais sont, quand même, 4,5% à être pauvres.
Si on considère le sexe, les femmes, avec un taux de pauvreté légèrement supérieur à 8,5%, sont plus touchées par la pauvreté que les hommes (6,8%). La pauvreté touche également 2 fois plus les seniors en moyenne, avec un taux de pauvreté légèrement supérieur à 16%. La durée et la fréquence de travail influencent le taux de pauvreté. Les personnes qui travaillent toute l’année sont en général moins souvent pauvres (un peu moins de 3,5%) que celles qui n’ont travaillé qu’une partie de l’année (taux de pauvreté de 5,5%). Pour les personnes qui travaillent toute l’année, ceux qui travaillent à 100% sont moins souvent pauvres que ceux qui travaillent à temps partiel (un peu plus de 2,5% contre près de 5%). Vous trouverez ci-dessous un tableau récapitulant un certain nombre de situations et profils avec les taux de pauvreté associés.
La population âgée en Suisse est de plus en plus nombreuse. La protection sociale des seniors revêt par conséquent une importance toujours plus grande.
Dans la présente étude, les informations existantes sur la pauvreté en termes de revenu des personnes âgées de 65 ans et plus sont placées dans un contexte plus large. Outre le revenu, les points de vue de la consommation et de la fortune sont examinés en détail. Des indicateurs objectifs et subjectifs viennent compléter l’étude. Les inégalités de revenu et de fortune étant plus grandes entre les personnes à l’âge de la retraite qu’entre les personnes en âge de travailler, la population âgée a été subdivisée en sous-catégories pour permettre des analyses plus fines.
Risque de pauvreté selon les statistiques de la Confédération
Le seuil du risque de pauvreté est, au niveau de l’Union Européenne, fixé par convention à 60% de la médiane du revenu disponible équivalent. Être à risque de pauvreté signifie donc disposer de revenus significativement inférieurs à ceux de l’ensemble de la population, une situation qui engendre un risque d’exclusion sociale. En 2013, le seuil de risque de pauvreté se monte à 30’768 francs par année pour un ménage d’une personne seule et 13,3% de la population vivant en Suisse est exposée au risque de pauvreté, soit près d’une personne sur huit.
Le risque de pauvreté dépend fortement de la situation familiale et du niveau de formation. Les couples de moins de 65 ans sans enfant (5,6%) sont 2,2 fois moins exposés à ce risque que les familles avec deux enfants (12,2%), 4,1 fois moins exposés que les familles avec 3 enfants et plus (22,8%) et 5,3 fois moins que les familles monoparentales (29,8%). Par ailleurs, les personnes au bénéfice d’une formation de degré tertiaire ont un risque de pauvreté 3,9 fois moins élevé que ceux qui n’ont pas terminé de formation après l’école obligatoire (6,2% contre 24,1%).
Les personnes de 65 ans ou plus constituent un cas tout à fait spécifique: si elles sont particulièrement exposées au risque de pauvreté (23,5%), en particulier lorsqu’elles vivent seules (31,9%), elles sont significativement plus nombreuses à consommer leur patrimoine pour financer leurs dépenses courantes (16,0%, contre 4,0% des personnes âgées entre 18 et 64 ans et 5,5% des 50-64 ans). Or, le recours à la fortune n’est pas pris en compte dans le revenu disponible équivalent et n’entre donc pas dans l’estimation du risque de pauvreté.
Comparaisons européennes
Pour les comparaisons européennes, les données font référence à l’année 2013. En outre, le loyer fictif (qui correspond à la valeur d’usage du patrimoine après déduction des frais de logement effectivement payés) n’est pas pris en compte dans le revenu disponible équivalent.
En comparaison européenne, le seuil de risque de pauvreté suisse, exprimé en standard de pouvoir d’achat sans loyer fictif, est parmi les plus élevés d’Europe après le Luxembourg et la Norvège.
Pour ce qui est du taux de risque de pauvreté 2013, il varie au niveau européen entre 23,1% (Grèce) et 8,6% (République tchèque). La Suisse (14,5% sans loyer fictif) se situe légèrement en dessous de la moyenne européenne (UE-28 : 16,7%). Parmi nos voisins, le taux de risque de pauvreté est 13,7% (France), 14,4% (Autriche), 16,1% (Allemagne) et 19,1% (Italie)
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